Dior donne, comme d'habitude, rendez-vous au Musée Rodin pour son défilé haute couture automne-hiver 2024-2025. Mais cette saison, l'hôtel de Biron, voué d'ordinaire à célébrer le mouvement figé (il accueille les sculptures du grand maître de la discipline Auguste Rodin), se métamorphose en arène… sportive. Attention : il s'agit de sport version Dior, et surtout, version Dior Haute Couture, un fantasme d'élégance pourtant bien réel, travaillé dans ceux qui figurent parmi les meilleurs ateliers de la place de Paris.
Face à un parterre de célébrités - parmi lesquelles Jennifer Lopez , Doja Cat, Jisoo et Laetitia Casta - le message est limpide : le sport, version haute couture, se transforme chez Dior en une collection embrassant deux univers, celui de l'effort proprement dit, transcendé ici par le travail de coupe et de broderies, et celui des grandes célébrations auxquelles se rendre dans ces robes longues qui ne sont pas sans évoquer les statues de l'antiquité grecque et l'épure du stade panathénaïque d'Athènes.
Jisoo, Rosamund Pike ou encore Laetitia Casta, les stars étaient encore nombreuses au défilé Dior haute couture lors de la Fashion Week de Paris automne-hiver 2024-2025.
Sur les murs, 32 mosaïques grandeur nature, signées de l'artiste Faith Ringgold (disparue le 12 avril 2024, à l’âge de 93 ans) sont reproduites en broderies par les ateliers Chanakya et la Chanakya School of Craft : le baseball, la course, le football deviennent ainsi le décor d'un show qui emprunte, pour beaucoup, à la mythologie du péplum.
Broderies, plissés et jersey
Coté, sport, l'esprit marathon s'incarne par exemple dans une spartiate revisitée au prisme haute couture, délicatement brodée de perles sur le cou-de-pied, ou encore dans ces combinaisons aux allures de maillots de bain, mais retravaillées à coup de plumes apposées une à une ou de microbroderies d'une délicatesse insensée. Chez Dior, le jersey, tissu sportif par excellence depuis le début du XXème siècle, s'invite aussi dans la collection tandis que même les pièces les plus « classiques» se parent de mille et un détails, qu'il s'agisse des mosaïque de micro-miroirs comme des systèmes de fentes et d'ouvertures qui viennent faciliter le mouvement du corps.
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Sur fond de musique hypnotique (un tube répétitif signé Philipp Glass), les mannequins avancent d'une démarche lente, très Dior (car le vrai luxe, c'est le temps). Les cheveux coiffés en une natte très lâche, le maquillage ultra pur ajoutent à leur tour à la dramaturgie du show, tandis que l'oeil averti s'amuse à observer les détails, à commencer par les bijoux, qui parent chaque silhouette, dont une boucle d'oreille en perle baroque portée au revers du lobe, qui devrait cartonner même auprès de celles (et ceux) qui n'ont pas forcément les moyens de s'habiller en sur-mesure. Pour le reste? On attend de voir Jisoo et les amies de la maison Dior poursuivre, dans ces tenues au chic aussi sensationnel que fonctionnel, leur course dans l'arène de la célébrité. Qui, aujourd'hui plus que jamais, tient décidément du sport de compétition. Une nouvelle discipline olympique griffée Dior ?
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