Godin et Basu: Les ambitions de Mike Matheson comme défenseur de premier duo

ELMONT, NEW YORK - APRIL 12: Mike Matheson #8 of the Montreal Canadiens skates against the New York Islanders at the UBS Arena on April 12, 2023 in Elmont, New York. (Photo by Bruce Bennett/Getty Images)
By Marc Antoine Godin et Arpon Basu
Apr 17, 2023

Dans le vestiaire du Canadien, tout le monde est resté un peu surpris cette saison de voir Mike Matheson jouer à un si haut niveau. Sur la route, il leur est arrivé de partager leur émerveillement quand Matheson n’était pas dans les parages.

Ce dernier a atteint un sommet personnel en récoltant 34 points même s’il n’a pris part qu’à 48 matchs. Matheson y est entre autres parvenu grâce à un coup de patin élite – « il doit être parmi les trois meilleurs de la ligue au niveau du coup de patin », a lancé le gardien Jake Allen – mais surtout en tablant sur de nouvelles opportunités.

Advertisement

Par exemple, Matheson n’avait jamais eu la chance de piloter une première unité d’avantage numérique, ni de jouer 25 minutes comme il l’a fait régulièrement dans les derniers mois de la saison.

Sa moyenne de 0,71 point par match l’a placé au 18e rang parmi tous les défenseurs de la LNH ayant disputé au moins cinq matchs. Et à compter du 17 janvier, donc au retour de sa seconde blessure, Matheson s’est classé au 11e rang des défenseurs de la ligue avec 28 points en 38 rencontres.

Les statistiques avancées n’ont pas tout à fait rejoint le test de l’œil en ce qui a trait à sa contribution offensive. Mais défensivement, Matheson s’est montré très efficace pour gagner des batailles à 1-contre-1 en zone défensive. Et s’il a été dans la moyenne des défenseurs du Canadien en ce qui a trait à l’aspect offensif du jeu lorsqu’il était sur la glace à 5-contre-5, il a été le meilleur de ses collègues au chapitre des buts contre par 60 minutes et des tirs contre par 60 minutes.

Martin St-Louis a salué son coup de patin, bien sûr, mais aussi son sens de l’anticipation, ses lectures du jeu, l’efficacité de son bâton ainsi que sa capacité à fermer rapidement l’espace comme autant d’atouts qui en ont fait un meilleur joueur que prévu au plan défensif.

« C’est facile de penser aux points, et c’est certainement ma meilleure saison en termes de production offensive, mais je ne passe pas beaucoup de temps à penser à ça, nous a confié Matheson. Je pense que c’est pour cette raison-là que je me concentre toujours sur l’aspect défensif. Je pense que l’attaque vient par elle-même. Alors oui, je pense que c’est le domaine sur lequel je me suis le plus concentré, et tout est une question de risque et de récompense. »

Matheson peut encore s’améliorer à choisir ses moments pour faire des jeux avec la rondelle et éviter des revirements, mais il n’est plus un défenseur à risques comme il l’était autrefois en Floride.

Advertisement

Il a dû retrouver son rythme en revenant de blessure, mais sa saison a ensuite pris son envol, a rappelé Allen.

« Il a tellement joué, et plus tu as de touches de rondelle, et plus tu es sur la glace, plus tu gagnes en confiance, a rappelé le gardien. Son jeu a décollé. C’était un défenseur numéro un, il jouait dans toutes les situations et jouait près de 30 minutes par soir. La façon dont il a joué pendant les deux derniers tiers de la saison, c’était un rendement de calibre Norris. Il a un bel avenir devant lui, surtout de la façon dont Marty veut qu’on joue. »

C’est une énorme gerbe de fleurs que lui a lancé là Allen, mais le principal intéressé croit qu’un statut de vrai défenseur de premier duo – même au sein d’une bonne équipe – est désormais à sa portée.

« Si tu m’avais demandé cette question-là avant le début de cette saison, j’aurais dit ‘je pense que oui’, mais je n’aurais pas été sûr à 100% parce que je n’avais pas eu l’opportunité. Mais je dirais qu’en ce moment, cette saison m’a donné beaucoup de confiance.

« Et je pense qu’il y a de la place pour encore plus de croissance », a-t-il plus tard ajouté.

Malgré la campagne difficile pour l’ensemble de l’équipe, on a du mal à s’imaginer un meilleur dénouement pour l’échange qui a envoyé Jeff Petry à Pittsburgh.

Josh Anderson (Robert Edwards/USA Today)

Anderson et Edmundson: une saison dans le moulin à rumeurs

Peu avant le milieu de la saison, Kent Hughes a fait part de ses intentions et de son point de vue à Josh Anderson et Joel Edmundson par rapport aux rumeurs d’échange qui commençaient à circuler, et que le DG du Canadien lui-même alimentait. Il voulait agir avec transparence en tenant ses deux vétérans au fait des options qui s’offraient à lui.

En fin de compte, Anderson et Edmundson ont passé toute l’année avec le Canadien, et ils ne gardent pas un très bon souvenir de l’incertitude dans laquelle ils ont passé la majorité de la saison.

Advertisement

« Ce n’était pas facile, ça faisait beaucoup de choses à penser, c’est sûr , a confié Edmundson, qui a guéri ses maux de dos tout juste avant la date limite des transactions. Tu te dis qu’il ne faut pas trop y penser, mais c’est ton travail, c’est ta vie. Tu pourrais faire tes valises et partir dans une nouvelle ville. On y pense toujours. J’essayais juste de retrouver la santé, et quand je me suis senti assez bien pour jouer, j’ai essayé de revenir dès que j’ai pu.

« Je crois que j’ai joué un match avant la date limite ? Je n’allais pas essayer de rater ce match-là pour m’assurer de ne pas être échangé ou quoi que ce soit. Je veux juste jouer au hockey, et les dirigeants vont faire ce qu’ils ont à faire. Mais oui, c’était une période stressante, je suis content que ce soit terminé et je suis heureux d’être encore à Montréal. »

La fin de la saison n’a pas fait disparaître la possibilité que l’arrière de 29 ans change d’adresse. Avec une brigade défensive en santé, il y aura beaucoup de circulation du côté gauche l’automne prochain et Edmundson entamera la dernière année de son entente avec le Canadien. Il n’est pas sans savoir que si l’équipe n’est pas en position de participer aux séries l’an prochain, il a de très fortes chances de terminer son contrat ailleurs.

« Je pense que l’année prochaine sera meilleure, estime Edmundson. Mais tu sais, tout le monde veut gagner. Et oui, certains d’entre nous sont dans la fleur de l’âge et c’est dur d’être dans une reconstruction. Mais nous aimons cette organisation, nous aimons cette équipe, alors nous voulons faire partie de ce processus. On ne sait pas si ça va durer un an ou deux ; on pourrait avoir une bonne année l’année prochaine et ça pourrait accélérer le processus. Mais on est dans le coup et on veut gagner. »

Le « nous » qu’utilise Edmundson s’applique très bien à Anderson, même si son cas est différent. Car s’il y a une part d’inévitabilité chez Edmundson en raison de son contrat, Anderson est encore lié au Canadien pour longtemps.

Quand on entend Hughes ou encore Jeff Gorton citer l’échange de Kirby Dach et parler d’accélérer le processus, on peine à s’imaginer que le Canadien pourrait se défaire d’Anderson contre des actifs futurs qui reporteraient la compétitivité de l’équipe à plus tard. Pour que ce soit cohérent, il faudrait que le CH fasse d’une pierre deux coups, c’est-à-dire qu’il s’améliore immédiatement tout en rajeunissant l’équipe afin que le bénéfice ne soit pas seulement à court terme.

Au terme d’une saison truffée de rumeurs, il serait tout à fait légitime pour Anderson de se dire « ce n’est pas vrai que je vais revivre ce genre d’incertitude à chaque année ». Il a d’ailleurs exprimé une forme d’amertume à un journaliste qui lui demandait, vendredi, si sa dernière rencontre avec la direction lui avait permis d’obtenir un quelconque réconfort par rapport à sa présence avec le Tricolore l’an prochain.

Advertisement

« Je ne vais pas entrer dans les détails de tout ça, a répondu Anderson d’un ton sec. Vous (les journalistes) avez eu votre moment avec la date limite des échanges et vous avez fait circuler toutes ces rumeurs. Moi j’ai signé un contrat à long terme, je suis ici pour les quatre prochaines années avec le Canadien de Montréal. Je suis ici, je suis dans le présent et je suis prêt à gagner. Peu importe ce que vous allez écrire, des histoires ou des rumeurs d’échange, pour l’instant je suis un Canadien de Montréal. »

S’il y a une ambition au sein de l’état-major de participer aux séries l’an prochain, retenir les services d’Anderson aurait du sens. Qui sait ce que l’été pourrait apporter en termes d’améliorations possibles ? En même temps, n’en déplaise au robuste attaquant, on ne peut pas écarter la possibilité qu’il soit utilisé pour procéder à l’une de ces améliorations. Il est au zénith de sa carrière, il a continué de s’améliorer cette année et il serait assurément un atout intéressant pour une équipe de séries.

Le meilleur que le Canadien soit en position d’offrir, probablement.

(Minas Panagiotakis/Getty Images)

La courbe d’apprentissage de Juraj Slafkovský vue par un autre gros bonhomme

La première saison d’Anderson dans la LNH est survenue quand il avait 22 ans, au terme d’une longue période de préparation. Il a passé deux ans dans le junior après avoir été repêché au quatrième tour du repêchage de 2012 par les Blue Jackets de Columbus, et deux autres années à se familiariser avec les rangs professionnels dans la Ligue américaine.

En ce sens, Anderson n’a pas nécessairement une bonne idée de l’adaptation que Juraj Slafkovský a dû faire cette saison. En revanche, il sait ce que c’est que d’être à l’échelle de la LNH un grand attaquant physique avec de la vitesse et du talent, et combien de temps il faut aux joueurs qui correspondent à ce profil pour mettre tous leurs atouts ensemble.

« Je pense que ça prend du temps, honnêtement, a dit Anderson. C’est évident que c’est très difficile de jouer dans cette ligue et il a eu six mois pour s’en rendre compte. Mais je pense que c’est important d’observer les autres joueurs de la ligue et de voir comment ils restent dans la ligue, comment ils se battent et comment ils sont constants sur une base quotidienne pendant 82 matchs.

« Pour lui, il s’agit de jouer chaque soir, de rester dans l’alignement, d’être un joueur de la LNH au quotidien et d’être constant de cette façon-là. Mais il s’agit d’être plus dur aussi. D’être plus dur à affronter. »

Advertisement

Anderson en connaît un brin en matière de constance. Il a terminé la saison avec 21 buts en 69 matchs, ratant le dernier droit de la saison à cause d’une entorse de la cheville. Depuis sa première saison, alors qu’il avait marqué 17 buts en 78 matchs, sa production de buts à chacune de ses saisons complètes a été un modèle de régularité.

La cadence de buts de Josh Anderson
SaisonButs/PJButs/60
2016-17
0,22
1,06
2017-18
0,30
0,96
2018-19
0,33
1,06
2020-21
0,33
1,27
2021-22
0,28
0,84
2022-23
0,30
0,98

Cela ne s’est toutefois pas fait du jour au lendemain, et il serait donc injuste d’attendre de Slafkovský qu’il trouve immédiatement ce genre de constance dans son jeu. Mais Anderson a confiance en la capacité du Slovaque à faire un pas en avant, sachant que sa courbe d’apprentissage a été accélérée par rapport à ce qu’il avait lui-même connu après qu’il ait été repêché et qu’il ait mis quatre ans à s’établir dans la LNH.

« Le jeu a également changé au cours des trois ou quatre dernières années. Le niveau d’habileté est beaucoup plus élevé, il y a beaucoup plus de vitesse et il y a une énorme différence entre la LNH et l’Europe, il n’y a pas autant de temps et d’espace, a relevé Anderson. Mais plus tu joues, plus tu as de temps et d’espace pour faire des jeux, et plus tu as d’espace.

« Je pense qu’il le sait maintenant. Il s’attend à une grosse année l’année prochaine et à un été important. Il s’est entraîné dur ces deux derniers mois et il s’est préparé à connaître une grande année. »

(David Kirouac/Icon Sportswire via Getty Images)

Le fardeau de la preuve pour Cole Caufield

Le prochain contrat de Cole Caufield était évidemment un gros sujet de conversation lors des entrevues de fin de saison, vendredi, mais il n’a pas vraiment voulu mordre à l’hameçon et révéler la nature des discussions entre son agent Pat Brisson et le Canadien. Il se tient à l’écart, dit-il, mais il aime Montréal et espère y rester longtemps.

Ce n’est pas très difficile de trouver un chiffre approximatif pour le prochain contrat de Caufield, compte tenu des ententes signées par deux de ses contemporains du repêchage de 2019, soit Dylan Cozens (sept ans, 7,1 millions $ par année) et Matt Boldy (sept ans, 7 millions $ par année). En théorie, Caufield devrait se glisser dans cette fourchette, car il s’agit d’un montant équitable pour un joueur qui a démontré beaucoup de potentiel, mais qui a encore beaucoup à prouver.

Et si vous pensez que Caufield a déjà fait ses preuves, vous trouverez au moins une personne qui n’est pas d’accord avec vous.

Advertisement

Cole Caufield.

« Je n’ai pas encore joué une saison complète, donc je ne pense pas avoir prouvé quoi que ce soit, a-t-il dit. Je pense que j’ai encore beaucoup de chemin à parcourir, mais j’aime bien où je m’en vais. Chaque année, à tous les niveaux où j’ai joué, l’année suivante n’a fait que s’améliorer. C’est comme ça que je vois les choses cet été. »

Il y a une chose que Martin St-Louis ne cesse de souligner à propos de Caufield, c’est que sa capacité à marquer des buts ne s’améliorera probablement pas beaucoup sous sa gouverne. Ce sont tous les autres aspects de son jeu qui doivent être travaillés pour faire de lui un joueur de hockey plus complet, un meilleur joueur de hockey. Et Caufield a l’air d’accord.

« Le jeu sans la rondelle est probablement plus important parfois; on ne touche pas beaucoup à la rondelle dans un match et, surtout avec mon style de jeu, je ne l’ai pas beaucoup sur mon bâton, a-t-il expliqué. Dès que tu la perds, tu es en défense et le signal d’alarme doit se déclencher un peu plus vite. Je pense que j’ai fait du progrès cette année. Évidemment, avec le temps que j’ai manqué, c’est un peu poche. Mais j’ai eu l’occasion de voir beaucoup de matchs et d’observer plusieurs joueurs d’en haut, et je pense que j’ai beaucoup appris de cette façon-là. »

Le fait que la relation de Caufield avec St-Louis ait débuté à ce stade-ci de sa carrière, alors qu’il a des choses à apprendre, des choses que St-Louis lui-même a dû apprendre en tant que joueur de petit gabarit dans la LNH, semble parfaitement synchronisé avec le moment où Caufield est sur le point de signer un contrat à long terme. Caufield parle déjà de sa relation avec son entraîneur-chef dans une perspective à long terme.

« Au fur et à mesure que le temps passe, je vais continuer à gagner sa confiance de cette manière-là, et à mesure que le temps passe, je vais continuer à apprendre de lui, a dit Caufield. C’est évidemment un très bon professeur, mais c’est aussi un bon mentor. Sa passion pour le jeu vient de l’intérieur et je pense qu’on s’en inspire tous. »

Avec le bon entraîneur en place et un joueur de centre en Nick Suzuki avec qui Caufield aime jouer et espère continuer à jouer pendant de nombreuses années, le contrat semble n’être qu’une formalité à ce stade pour consolider les éléments de base du premier trio du Canadien.

Advertisement

« Je pense qu’on est en train de construire quelque chose de spécial entre nous deux, a dit Caufield à propos de Suzuki. Jouer avec lui pendant longtemps serait très spécial, alors je suis très enthousiaste à ce sujet-là.

« Il crée du temps et de l’espace pour tout le monde. Sa capacité à créer, à utiliser son esprit pour faire des jeux, ne fait que s’améliorer avec le temps et c’est très amusant à regarder. Je pense qu’il va encore s’améliorer. »

Jonathan Toews (Chase Agnello-Dean/NHLI via Getty Images)

Soirée éprouvante pour Kirby Dach

Pendant que le Canadien jouait son dernier match, assis au milieu de l’armée de joueurs blessés sur la galerie de presse du Centre Bell, l’attention de Kirby Dach était à juste titre dirigée vers l’ouest, vers Chicago. C’est là que Jonathan Toews jouait son dernier match dans l’uniforme des Blackhawks.

« Pour être tout à fait honnête avec toi, j’étais assez triste, a confié Dach vendredi, au lendemain de ce dernier match. Je lui ai parlé hier et avant-hier. Je ne savais pas vraiment ce qui se passait, mais j’ai vu le communiqué de presse et j’ai été un peu ému. C’est quelqu’un que j’ai admiré toute ma vie et j’ai eu l’occasion de devenir son coéquipier et un très bon ami. On est restés en contact, on se parle pratiquement à chaque semaine, même si je suis ici et qu’il est là-bas. La carrière qu’il a menée et l’héritage qu’il va laisser à Chicago sont tout à fait remarquables, non seulement en tant que joueur sur la glace, mais aussi en tant que leader dans la communauté et pour tout ce qu’il a fait.

« C’est un moment spécial pour lui, je suis heureux pour lui qu’il ait pu marquer un but et vivre ce moment-là avec ses coéquipiers, ses amis et sa famille. Ouais, c’était vraiment très émouvant. »

Dach a beaucoup parlé cette saison de l’empreinte que Toews a laissée sur lui, de la façon dont le capitaine des Blackhawks l’a façonné en tant que coéquipier et ami. Maintenant, le Canadien peut bénéficier de ce que Dach a appris de Toews pour les années à venir.

« L’éthique de travail et le fait de rester soi-même, a cité Dach à ce sujet. Tazer c’était Tazer, tu ne le verras jamais essayer de prétendre être quelqu’un d’autre ou faire quelque chose qui n’était pas Jonathan Toews. Je pense que c’est une chose que j’ai retenue de lui, être moi-même et faire confiance à mon instinct.

Advertisement

« Il m’a assurément donné beaucoup de confiance et il m’a aidé lorsque j’avais des difficultés. Je lui dois beaucoup. »

Cette assurance est peut-être la raison pour laquelle, lorsque St-Louis a demandé à Dach, lors de leur rencontre de fin de saison, s’il pensait être arrivé dans la LNH, il a pu donner une si bonne réponse. Dach a répondu que non, mais qu’il avait fait un grand pas en avant.

C’est un signe que Dach voit plus en lui que ce qu’il a montré cette saison, alors qu’il a établi des sommets personnels avec 14 buts et 38 points en 58 matchs.

C’est probablement une réponse que le mentor de Dach à Chicago aurait été fier d’entendre.

(Nathan Ray Seebeck/USA Today)

Un intérêt limité pour Yaniv Perets

Le gardien québécois Yaniv Perets a fait saliver bien des amateurs après qu’il eut aidé l’Université Quinnipiac à conquérir le championnat national de la NCAA, le 8 avril dernier.

Tout le monde est au courant de la volonté du Canadien d’ajouter des gardiens d’avenir à son organisation, et plusieurs espéraient que Perets finisse par rejoindre le CH. Selon ce que nous avons appris, il y a bel et bien eu des contacts entre Perets et le Canadien, mais on ne lui aurait offert qu’un contrat de la Ligue américaine. Le gardien de 23 ans s’est finalement entendu sur les termes d’un contrat de deux ans à deux volets avec les Hurricanes de la Caroline.

L’année dernière, Perets avait affiché une extraordinaire moyenne de buts alloués de 1,17 et un taux d’efficacité de ,939 en 31 matchs avant d’être nommé le Joueur par excellence dans la conférence ECAC. Et cette saison, ses statistiques ont été tout aussi dominantes (1,49 et ,931), ce qui a fait de lui un finaliste au trophée Hobey Baker ainsi qu’au trophée Mike Richter remis au gardien de l’année dans la NCAA.

Le hic, c’est qu’aux yeux de plusieurs, de telles statistiques reflètent davantage la force de l’équipe que de Perets lui-même. À l’instar de l’Université Cornell, Quinnipiac est une équipe basée sur un excellent système défensif où de bons gardiens ont l’air dominants. Elle s’est entre autres retrouvée au troisième rang de la NCAA pour les tirs accordés par match (21,8). À Ohio State, en comparaison, l’espoir du Canadien Jakub Dobeš en recevait en moyenne 28,2 lancers par rencontre, tandis qu’a Northeastern, où a encore excellé le Québécois Devon Levi, on en donnait en moyenne 33,2.

Advertisement

Même en finale du Frozen Four, contre Minnesota, Perets n’a eu à effectuer que 13 arrêts dans le match. Bref, même s’il est perçu comme un gardien au-dessus de la moyenne dans la NCAA, il persiste des doutes par rapport au rendement qu’il pourra fournir à l’extérieur d’un système aussi hermétique que celui de Quinnipiac.

Peut-être que les choses auraient été différentes si Dobeš n’avait pas fait le saut chez les professionnels dès ce printemps, sait-on jamais. Mais on verra bien si le Canadien s’en mordra les pouces ou s’il avait raison d’être circonspect.

 (Photo de Mike Matheson: Bruce Bennett/Getty Images)

Get all-access to exclusive stories.

Subscribe to The Athletic for in-depth coverage of your favorite players, teams, leagues and clubs. Try a week on us.